mercredi 14 novembre 2012

Domotique, de quoi vous donner des tics



Cette semaine notre démarche consiste à vous présenter le travail réalisé par Rachel Duss et Laure Salamolard s'intitulant:            
               "La Domotique : La Maison du Futur"


L'origine du mot "domotique" vient du latin "domus" qui veux dire « maison »  et du mot télématique, ou simplement « maison intelligente » ce qui signifie plus simplement un système qui permet à votre maison de s’adapter à votre rythme de vie ainsi qu'à vos habitudes.

Les auteures se sont intéressées à ces maisons qui pourraient devenir de moins en moins humanisées mais qui devraient répondre à un certain nombre de besoins, et aussi à en créer. Elles sont conçues pour nous faciliter la vie, tout en nous rendant plus dépendant si l’on ne s’investit pas dans des domaines comme l’électronique ou l’informatique.

Pour ce travail, les auteures ont interviewé des professeurs de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, ainsi que deux familles au bénéfice d'une expérience dans une maison intelligente. Cette enquête dans le terrain se double d'un travail de recherche documentaire.


Caractéristiques et intérêts :

Ce qui caractérise principalement la maison du futur est donc le fait que celle-ci soit entièrement domotisée, robotisée et imprégnée de nouvelles technologies. La domotique permettant de gérer intelligemment toutes les fonctions d’un logement. A part ces considérations technologiques, la demeure du futur sera une maison éthique dans laquelle l’environnement et la gestion de l’énergie prendra une place importante.

La notion d’écologie est donc aussi une caractéristique importante. Cette maison doit tenir compte de notre mode de vie tout en restant flexible et évolutive. En effet l'aspect réactif du système est indispensable afin de répondre aux nouvelles demandes. Un juste mélange entre technologie et écologie semble donc représenter le bon compromis pour la maison du futur.

Le premier intérêt d’utilisation de la domotique à l’intérieur d’une maison serait lié à une question de bien-être, afin de pouvoir bénéficier de plus de confort. Selon la plupart des personnes interrogées ce serait un moyen de se simplifier la vie et de faciliter les choses quotidiennes. L’argument du gain de temps souvent rencontré dans les livres concernant la domotique est ici relativisé par les personnes ayant participé à l’enquête. 

Si ces améliorations technologiques permettent de s’épargner bon nombre activités domestiques, le gain de temps effectif serait minime. De plus il faut disposer de temps pour pouvoir payer ces choses qui font gagner du temps d’où un certain paradoxe.

Problèmes sociologiques :

Dans son analyse sociologique les enquêtrices soulignent la double question : souhaitons-nous la liberté et le pouvoir plutôt que la contrainte et la dépendance. Cette liberté offerte par la machine ne représente-t-elle pas une aliénation de nos compétences ? ou l’homme bénéficie-t-il simplement d’une assistance au quotidien ? Les deux familles interrogées dans le cadre de cette étude donnent des réponses différentes. Alors que cette technologie inquiète quelque peu la première des aspects incontrôlables, elle sécurise l’autre grâce à son adaptabilité. 
Les professionnels sollicités relèvent la dépendance accrue liée à l’augmentation de la technologie, ils insistent sur la dualité « liberté et dépendance ».  

L’aspect de la surveillance permanente interpelle également l’auteur qui voit le danger dans le prélèvement non souhaité de données. 
Cette idée, confirmée par les spécialistes mentionnés plus haut, inquiète moins  les utilisateurs.

La modification possible des  liens sociaux est également traitée dans cette étude qui se focalise sur la diminution des interactions humaines. Souci relayé par les professionnels déjà cités. Les familles n’adhèrent pas à cette idée et pensent au contraire que leur vie de famille s’en trouve améliorée.
Pour synthétiser le volet social du travail présenté une idéalisation de la maison domotique se dégage dans le camp des utilisateurs, alors que les professionnels sont nettement plus sensibilisés par le coté contraignant et par l'appauvrissement des rapports humains .


En résumé, l'étude montre qu'une maison « domotisée » n'est pas uniquement technologique et informatisée, mais elle doit être écologique, ce qui modifie considérablement la donne. La complexité de l'équation à résoudre est évidente.


Selon les auteures, cette technologie nous fait croire que nous maîtrisons notre maison, alors que nous sommes entièrement dépendant de son bon fonctionnement et sans ressource en cas de « coupure électrique". Même en adaptant l'habitat à l'homme, et non l’inverse, l’interaction est indispensable.


Il est cependant important de relever l'apport essentiel d'un tel système pour des personnes à mobilité réduite. Il peut en effet leur procurer une liberté de mouvement ainsi qu'un contrôle accru dans les tâches quotidiennes pour lesquelles une aide extérieure est normalement indispensable.

Donc, la maison « domotisée » est vraisemblablement vouée à un bel avenir. Cette petite incertitude est nourrie par la complexité du défi technologique et par l'autodiscipline qu'elle nécessitera auprès des utilisateurs. Si les fabricants et informaticiens s'efforcent de solutionner la première étape, c'est dans la vie quotidienne que l'humain trouvera ou non son équilibre.

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